Habitués à notre propre prénom, nous ne prêtons pas tellement attention à lui et nous l’utilisons sans y penser. Mais nos parents, eux, ont souvent beaucoup réfléchi avant de nous le donner.
Ces réflexions avaient-elles un sens ? Les prénoms ont-ils une importance ou est-il indifférent de s’appeler François plutôt que Georges ou Isabelle plutôt que Suzanne ?
Christopher Vasey
Au premier abord, on pourrait penser qu’un prénom en vaut un autre, qu’ils ne sont que des sons choisis un peu au hasard pour désigner les humains. En réalité, ce n’est pas le cas. Chaque prénom possède une force et un sens qui correspondent à la personnalité de celui qui le porte. Leur attribution ne se fait pas au hasard, mais elle est dirigée par la loi de l’attraction des affinités qui fait que les semblables s’attirent et que les contraires se repoussent.
Le nom est ce qu’il désigne Chaque chose qui nous entoure, que ce soient des pierres, des plantes ou des objets fabriqués par l’homme, porte en elle des forces qui sont l’expression de ses propres caractéristiques.
Chaque objet est constitué de matériaux différents, ce qui le distingue par conséquent nettement des autres. Il irradie donc différemment et possède sa propre «vibration», «couleur» ou «énergie», que l’être humain peut ressentir.
L’irradiation qui émane d’un éclat de silex, par exemple, n’a rien à voir avec celle d’une méduse ; pas plus que l'irradiation de l’or ne correspond à ce qui émane du mercure. Le genre de ces irradiations diffère chaque fois.
Tout son possède également sa propre «couleur» et irradiation. C’est pourquoi l’être humain qui cherche à désigner un objet par un nom sera inconsciemment poussé par la force de l’attraction des affinités à utiliser des sons dont les forces et les caractéristiques correspondent à celles de l’objet en question.
Les noms attribués aux choses ne sont donc pas des étiquettes choisies arbitrairement et qui seraient interchangeables ; chaque nom correspond très exactement à ce qu’il désigne. Il y a identité de genre entre le désigné et le désignant. Le nom vibre de manière similaire à l’objet, possède même «couleur», même «énergie» et même «force».
Ce qui vient d’être dit à propos des objets est également valable pour les êtres humains. En vertu de son libre arbitre, tout esprit développe ses facultés à sa manière. Sa personnalité est donc unique. Ce qui irradie de lui est par conséquent d’un genre particulier et possède ses propres caractéristiques. On peut d’ailleurs le ressentir, grâce aux impressions de sympathie, de confiance, de répulsion, etc. qui s’éveillent en nous au contact d’autrui.
Or, de même qu’un nom a été donné à toute chose en fonction des forces particulières qui en émanent, de même les prénoms sont donnés en fonction des caractéristiques des âmes qui vont s’incarner. Lorsqu’une personne a un unique prénom, celui-ci résume à lui seul ses caractéristiques ; dans le cas contraire, celles-ci sont réparties sur plusieurs prénoms. Mais pour si nombreux qu’ils soient, ils sont tous en affinité avec celui qui les porte. Un seul d’entre eux est cependant mis en avant, alors que les autres ne sont pas utilisés par l’entourage.
Que le choix du prénom soit le plus souvent effectué avant la naissance ne contredit en rien ce qui vient d’être dit. L’enfant n'a pas besoin d'être né pour que ses irradiations soient ressenties par ses parents. Elles le sont déjà au cours de la grossesse, puisque l’âme du futur enfant se lie à la mère dès le début de la grossesse pour s’incarner dans le fœtus au milieu de celle-ci.
Prénom et identité L’étroite relation qui existe entre l’individu et son prénom, chacun l’a probablement déjà ressentie. Lorsque quelqu’un prononce plusieurs fois de suite notre prénom de manière erronée, nous nous sentons froissés ou dépréciés. Les efforts que nous faisons pour rectifier la prononciation de notre interlocuteur montrent en tout cas que cela ne nous est pas indifférent.
Les parents peuvent facilement constater l’importance et l’individualité des prénoms. Il suffit qu’ils s’imaginent ce qu’il adviendrait s’ils intervertissaient les prénoms de leur aîné et de leur cadet. Ils ressentiraient tout de suite que «cela ne va pas». Il y a dissonance : le prénom du deuxième enfant ne correspond pas à la personnalité du premier. Il ne vibre pas avec lui. Ce n’est pas une question d’habitude de la part des parents ; ce qui émane du prénom du cadet ne correspond pas à l’aîné. Prénom et enfant ne vont alors pas ensemble.
Cela est même vrai pour des jumeaux véritables. Bien que se ressemblant beaucoup, des jumeaux sont des esprits distincts ayant eu chacun un vécu et un parcours différent au cours de leurs incarnations précédentes, et qui ont par conséquent développé une personnalité propre. Leurs prénoms doivent être autres et ne sont pas interchangeables, comme l’a très justement ressenti la mère dans l’histoire véridique qui suit.
Cette femme avait mis au monde des jumelles et avait informé la sage-femme du prénom choisi pour chacune. Quelle ne fut pas sa surprise de constater, lorsque plus tard dans la journée on lui ramena ses deux filles, que les bracelets qui portaient leur prénom ne correspondaient pas à ce qu’elle avait indiqué : la première née (Maria) portait le prénom de la seconde (Emma), et inversement.
La mère demanda tout de suite de corriger l’erreur. On l’informa que cela n’était plus possible car les enfants étaient déjà enregistrés de cette manière auprès des autorités ; mais que cela ne prêtait pas à conséquence puisque les deux enfants étaient ses filles. La mère ne voulut rien savoir et, bouleversée, insista sur le fait que la première s’appelait Maria et non Emma, comme cela avait été transcrit par erreur, et que la deuxième née était bel et bien Emma.
Devant son désarroi, l’administration de l’hôpital fut finalement d’accord pour effectuer le changement des prénoms auprès de l’état civil, au grand soulagement de la mère, mais surtout pour le plus grand bien des deux filles.
«Nomen est omen» La coloration propre à chaque prénom fait que nous percevons parfois très nettement une similitude de genre entre des personnes portant le même prénom. C’est ce qui nous fait dire «c’est une vraie Nicole !» ou «il agit comme un Mario».
Il arrive aussi d’ailleurs que lorsqu’une personne que nous avons fréquentée depuis longtemps en ne connaissant que son nom de famille nous révèle son prénom, nous ne soyons pas surpris d’entendre ce dernier, tellement cette personne a une manière d’être qui correspond à ce prénom.
C’est grâce à l’existence de ces correspondances qu’a pu se développer l’art, certes encore imparfait, d’interpréter les prénoms, c’est-à-dire de définir les principaux traits de caractère des personnes portant un même prénom.
Dans le même ordre d’idées, les Romains disaient «Nomen est omen», c’est-à-dire «les noms sont des présages», dans le sens où les forces et caractéristiques que possède une personne portant un prénom déterminé la conduiront tout naturellement à agir d’une certaine manière et à faire certaines choses.
Ce n'est pas le prénom qui donne ces forces à l’esprit, mais c'est l’esprit qui a reçu ce prénom parce qu’il possédait ces forces. Il est donc normal que notre prénom varie d’une incarnation à l’autre. Entre celles-ci, l’esprit humain séjourne dans l’au-delà et continue à évoluer. Au début d’une nouvelle incarnation, il n’est plus le même et reçoit en conséquence un nouveau prénom.
Habitués à notre propre prénom, nous ne prêtons pas tellement attention à lui et nous l’utilisons sans y penser. Mais nos parents, eux, ont souvent beaucoup réfléchi avant de nous le donner.
Ces réflexions avaient-elles un sens ? Les prénoms ont-ils une importance ou est-il indifférent de s’appeler François plutôt que Georges ou Isabelle plutôt que Suzanne
Perte du prénom Dans certaines sociétés, les individus mis au ban de la communauté se voyaient en même temps retirer leur nom. Cette punition est plus cruelle qu’il n'y paraît. Ne pouvant plus être interpellés par leur nom, ni se référer à lui pour se faire reconnaître, ces exclus perdaient non seulement leur statut social, mais également une partie de leur identité. Ils n’étaient plus vraiment quelqu’un.
Cela peut sembler exagéré, mais correspond à la réalité. S’entendre appeler par son prénom est d’une importance vitale. Il a par exemple été constaté que dans les orphelinats, les enfants qui ne sont pas, ou qui sont très peu, appelés par leur prénom prospèrent moins bien, sont moins sûrs d’eux-mêmes et s’épanouissent plus difficilement.
Si le prénom que l’on porte est si important, que se passe-t-il lorsque quelqu’un en change au cours de la vie, comme c’est le cas par exemple pour les moines qui en reçoivent un nouveau lorsqu’ils ont prononcé leurs vœux ? Le changement de prénom correspond à une modification fondamentale de la vie intérieure et extérieure.
Avec l’abandon de sa vie passée pour entrer dans la vie monastique en tant qu’homme nouveau, le moine laisse derrière lui son prénom et en reçoit un neuf qui lui correspond et qui est en affinité avec sa nouvelle personnalité. Le processus est similaire pour les artistes qui prennent un nom de scène lorsqu’ils débutent dans leur carrière.
Le fait de se faire appeler par un diminutif (Jeannot par ex. ou Popol) ou de recevoir un surnom ou un sobriquet («le grand», «l’artiste») est également une manière de changer de nom. Dans le cas des diminutifs, le changement n’est pas fondamental puisque ceux-ci sont des raccourcis du prénom ou sont formés par le redoublement d’une des syllabes.
Il en va différemment pour les surnoms qui sont le plus souvent des qualificatifs transformés en substantifs. Bien que sans relation avec le prénom, ils sont néanmoins proches de celui qui le reçoit parce qu’en relation avec l’une de ses qualités ou l’un de ses défauts.
Le processus du choix Etant donné l’importance du prénom, le choix de celui-ci, dans certaines sociétés et tribus, était laissé au prêtre, sorcier ou chaman. En raison de leurs facultés spirituelles plus développées, ils étaient considérés comme les plus à même de déterminer le prénom de l’enfant qu’on leur présentait.
De nos jours, cela n’a plus cours, chez nous en tout cas, et ce sont les parents qui décident du prénom de leur enfant. Le choisissent-ils à bon escient ? Correspond-il à l’esprit de leur enfant ? Les prénoms ne sont-ils pas tellement nombreux que leur choix ne peut relever que du hasard ?
Les parents choisissent toujours le ou les prénoms qui correspondent le mieux à leur enfant. La raison en est qu’ils ne peuvent pas choisir de manière arbitraire, sans base ou point de repère, puisque l’enfant à venir est déjà présent. Son esprit est lié au petit corps en préparation dans le ventre de sa mère. Il irradie, et ses irradiations sont ressenties par ses parents. Elles font pression sur eux, teintent leur choix, orientent leurs intentions et raisonnements dans une direction bien précise : vers le prénom qui vibre à l'unisson avec les irradiations de leur enfant.
La pression des irradiations de l’enfant sur les parents n’est-elle pas à l’œuvre lorsque ces derniers, qui avaient déjà déterminé le prénom de leur enfant bien avant l’heure de la grossesse, changent brusquement d’idée dès que celle-ci s’annonce ou après le moment de l’incarnation.
Comme ils l’expriment eux-mêmes, le premier prénom «ne correspondait vraiment pas à l’enfant», enfant dont la présence et les irradiations se manifestent maintenant concrètement. Si, par contre, les parents qui avaient déjà choisi le prénom longtemps avant la grossesse le gardent, c’est qu’il correspond bien à l’âme qui s’incarne.
C’est sous l’effet de cette même pression que des parents qui abordent une grossesse sans aucune idée de prénom, en voient soudain un bien précis s’imposer à eux comme une évidence. Ou encore, des parents qui malgré tous leurs efforts pour trouver un nom de garçon, n’en trouvent qu’un de fille, parce qu’en définitive leur enfant est bien une fille et non un garçon.
Que ce ou ces prénoms soient identiques à ceux des parents ou des ancêtres n’a rien d’étonnant puisque, à cause de l’attraction des affinités, les esprits en affinité se retrouvent dans les mêmes familles.
Qu’en est-il alors des vagues de prénoms qui caractérisent certaines époques ? Certains d’entre eux, très peu utilisés pendant des dizaines d’années, deviennent soudain très populaires, puis cessent à nouveau d’être employés après quelque temps. Il ne s’agit pas d’un phénomène de mode d’où serait exclue l’action de la loi de l’affinité. Celle-ci agit aussi, l’affinité se situe entre le contexte historique et social d’une époque et les esprits qui s’y incarnent. Une époque donnée peut en effet offrir les situations nécessaires pour l'évolution de certains esprits qui, à cause de leur genre similaire, portent le même prénom.
Le choix n’est donc pas laissé au hasard, mais il est dirigé par les lois de la création.
Les prénoms correspondent à ce que nous sommes et font partie des aides que l’être humain reçoit pour sa vie terrestre, car les forces qu'ils renferment l’aident à réveiller et exercer ses propres forces en conséquence.